Elargir le problème de la place Halles Delacroix (Amid, commerçant)

Publié le par Transverscité

J’entends, chaque fois, dire que la placette est abandonnée, mais je n’ai toujours pas compris de quelle façon. Depuis que je suis là - ça fait presque depuis 90 que j’habite et que je travaille dans le même quartier, à Delacroix - il y a eu un énorme changement, avec des travaux. En 92 il y avait au plus deux magasins qui étaient ouverts. Le sol était dangereux et glissant. Là, maintenant, tous les magasins sont ouverts et travaillent et il y a des clients qui viennent de partout. Je ne sais pas pourquoi on dit que c’est abandonné. Certains parlent de leurs enfants parce qu’ils n’ont pas d’endroit où jouer. Le problème, c’est que le premier arrondissement et surtout une placette pareille, à ma connaissance, ce n’est pas pour faire habiter les gens qui ont des enfants. Si vous voyez l’état de certains appartements… c’est inhabitable. Même gratuitement. Il y a des immeubles qui n’ont pas d’eau, ni de porte d’entrée, ni fenêtre, ni de porte de sortie… Rien ne répond aux critères. C’est un marché et pas un lieu d’habitation et je ne vois pas comment créer un espace pour que les enfants jouent au milieu des magasins.

 

Le problème de la place Halles Delacroix, il faut l’élargir et regarder partout. Est-ce que c’est vraiment impossible, pour la Mairie, de recevoir les gens qui ont des enfants ou qui sont en nécessité dans des HLM ? Moi j’ai habité l’immeuble, en face, le rose. Quand j’ai vu que ça ne convenait pas à mes enfants, j’ai déménagé. Quand ils étaient bébés, ça allait : trois mois, quatre mois, un an, ils ne bougent pas. Mais après, ils ont besoin de sortir. Alors je suis tout à fait d’accord pour un projet concernant les enfants. Mais du moment où on s’occupe d’eux, où on fait un projet pour eux, pourquoi on ne dit pas, plutôt : « Combien de familles sont là ? On va leur distribuer des HLM, des appartements, on va aménager un endroit fait pour eux », et ils vont être plus à l’aise qu’ici. Moi, ça fait 20 ans que je suis rentré en France et je n’ai pas réussi à avoir un HLM. Le dossier, jusqu’à maintenant, je le renouvelle chaque année, mais je n’ai rien eu. Alors ce que je cherche à comprendre, c’est pourquoi il y a cet obstacle pour atteindre les HLM ? Pourquoi ils sont inaccessibles ?

 

Je répète que j’ai habité là, sur la place, et que je ne pense pas que des enfants soient bien éduqués au milieu du marché. Soit on fait une cité, soit on fait un marché, mais il ne faut pas créer une cité au milieu du marché, où il y a les cris, les camions qui partent et qui reviennent, les déchargements et les chargements. Il faut voir la placette. Il faut y rester la journée pour voir, écouter le matin, le soir, en milieu de journée, ou même à 5 heures du matin avec les balayeuses et leur jet d’eau. Je ne vois pas comment incruster des enfants au milieu de tout ça. Je ne suis pas contre les enfants qui jouent ici, ce n’est pas que je ne veux pas d’eux, mais si on fait un projet pour eux alors c’est le marché qu’il faut enlever. Moi ça m’est égal, au pire des cas je vais vendre des glaces et des bonbons, et je gagnerai à ne plus avoir d’étalage.

Publié dans Les gens y voient...

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