Les différentes heures de la journée (Anne-Lyse)

Publié le par Marie Sengel/Transverscité

Anne-Lyse, habitante du Panier


Je vais peu sur la place Halles Delacroix mais à chaque fois que j’y passe il y a des choses percutantes qui arrivent. La première fois, c’était pendant le festival du soleil, j’étais en chuchoteur et je racontais des histoires à des enfants, à des adultes, au travers d’un tube. C’était plutôt en mouvement. Une autre fois, c’était un repas de quartier. Il y avait un rappeur qui était assis et qui chantait des chansons de rap, qui invitait les autres à danser. C’est des petits moments comme des hasards. Mais ce n’est pas une place sur laquelle je vis. C’est le passage. Ou pour acheter des spécialités Thaïlandaises. Parce qu’il y a pas mal d’activités. Elle est vivante. C’est les gens aussi. C’est en lien avec le quartier Noailles : j’aime bien y passer, pour sentir les couleurs, pour sentir les fruits, les ambiances, voir les morceaux de boubous, les fruits, tout ce qui passe. Et cette place c’est la fin de mon parcours, c’est elle qui me relie au Vieux-Port et à chez moi. C’est un passage dans une ambiance riche en sons, en odeurs que je n’arrive pas à décrire avec des mots… Je regrette de quitter Noailles donc je passe une dernière fois par la place Halles Delacroix, je vois le Vieux-Port, et c’est bientôt presque chez moi. C’est bientôt un autre monde, mais il y a encore ça d’exotique, qui me permet d’aller dans d’autres pays, de voire d’autres cultures toutes réunies là, d’une manière serrée. J’ai l’impression que les gens sont serrés là-dedans et qu’on y est bien. Ce n’est pas une place où je vais pour m’arrêter mais c’est vrai que j’aime bien voir la vie qui défile dans ce quartier.

 

Je pense que la place est assez accueillante, d’une certaine façon, pour qu’on puisse s’y arrêter. Je ne sais pas pourquoi je ne le fais pas plus souvent. Telle que je la vois, j’ai l’impression qu’elle est bien : il y a la vie qui s’y déroule, il y a les différentes cultures, il y a les gens, il y a l’espace au milieu. Je crois qu’il est saturé, mais pas dans un sens négatif. Je sais que des fois il y a des gens qui vendent des choses, qui déballent, qui avaient une occupation… Après on peut tout imaginer. On peut dire « ce serait bien qu’il y ait des arbres et tout » mais… Les habitants et les commerçants se la sont appropriés. Il y a une place pour eux. Peut-être que s’il y a un aménagement architectural ou autre, ça pourrait détruire cette vie qui existe. Je ne la connais pas trop cette vie, je m’en suis un peu émerveillée et j’ai regardé ce qui s’y passait et… j’aurais l’impression de faire une intrusion en disant « on peut mettre ça »… Il faudrait que j’y sois et que j’y vive. Sans être habitante, sans y vivre, sans comprendre ce qui s’y passe aux différentes heures de la journée, je ne m’en sens pas capable, je n’en ai pas envie…

Publié dans Les gens en rêvent...

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