Le 12 mars 2008, entre 15h et 15h20mn

Publié le par Marie Sengel/Transverscité

Amin, 10 ans

 Y’a le marchand de légume qui vend à une dame âgée.

À côté, il y a plein de fruits.

Il y a une citrouille.

Personne n’achète la citrouille.

Y’a plein de cartons par terre.

Dedans y’a des kiwis.

Les lampadaires sont éteints.

Une vieille dame achète des oranges.

 S’il n’y avait pas tous ces magasins, les gens n’auraient plus à manger. Ils seraient obligés d’aller plus loin et pour les personnes âgées qui vivent dans ce quartier ce serait moins bien.

 

 

Mouhmadi, 13 ans

Ici, on appelle Noailles City.

Aujourd’hui, il y a une capote sous une voiture.

 

 

Amir, 13 ans

Sur la place, il y a plein de magasins orientaux.

Snack de Samir : « tournedos à 2 € 10 ».

Un vieux en train de boire un café.

Un panneau avec écrit : « interdit de jouer au ballon ». On ne peut pas s’amuser à Noailles.

Un magasin qui vend des fruits. Il y a écrit « Tamky ».

Une fille court, avec un portable rose.

Un tota. Un tota, c’est un arbre. On s’est inventé un langage pour s’amuser.

Un homme s’apprête à attraper quelque chose qu’une dame lance par la fenêtre.

Ça y est. Il l’a attrapé.

Il y a plein de pigeons.

Une pharmacie à prix bas.

Des fenêtres où il y a accroché des serviettes.

Un homme qui crie sur une femme.

Une voiture ouverte.

Une pierre par terre.

La terre est sale à Noailles.

Les gens sont mal élevés. Ils s’insultent.

Il y a des Chinois, des Français, des Arabes, des Anglais, des Turcs, des noirs, des juifs, des bouddhistes, des athées. Parfois, il y a des bagarres, des bagarres entre religions. On aime bien. La bagarre, ça nous amuse.

 

 

Abou, 10 ans

Trop de camions !

Les gens crient parce qu’on joue au foot et ils ne veulent pas.

Ils croient que leurs clients ne vont plus venir.

Normalement, ils doivent nous laisser parce qu’il n’y a pas beaucoup d’endroits pour jouer au foot.

 

 

Une femme

Je ne connais pas ce quartier. Je ne viens jamais à Noailles. Je viens toutes les semaines, à peu près, pour faire les courses. Je ne pense à rien, aux courses, à rien de spécial, à rien.

Publié dans petite ethnographie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article